Il est temps de commencer à apprivoiser l'histoire de Finoreille, la petite renarde rusée, que nous produirons à la fin de l'année.
Comment aborder un opéra, oeuvre de scène, longue et avec de nombreux intervenants, avec une classe d'enfants ? Je choisis d'utiliser la genèse spéciale de "La Petite Renarde" pour les amener au but indirectement. L'opéra écrit par Janacek a été imaginé à partir d'un feuilleton de journal publié par Rudolf Tesnohlidek, qui retrace lui-même une suite de dessins de Stanislav Lolek.
Alors je choisis de présenter à la classe des diapositives avec la suite de près de 200 dessins de Lolek. A chaque fois qu'une image apparaît au tableau, les enfants décrivent tour à tour ce qu'il se passe, et ainsi, nous retraçons ensemble l'histoire de Finoreille. Au calme dans sa famille et dans la forêt, encore toute jeune, elle se fait enlever par Bartos, le garde forestier, qui la ramène chez lui à la ferme. C'est là que Finoreille grandit, entre le chien, un cochon, et les poules. Elle n'arrête pas de faire des bêtises, parce qu'au fond, elle sent bien qu'elle est libre, et ne sera jamais complètement apprivoisée. Au bout de quelques mois, elle se libère, et s'échappe dans la forêt. S'en suivent de nombreuses péripéties, où elle continue à importuner Bartos et dévorer nombre de gallinacés, et au cours de ses pérégrinations elle rencontre un merveilleux renard avec qui elle se marie et a de nombreux enfants.
En racontant l'histoire au travers d'un support graphique et non textuel, les enfants s'approprient vite l'histoire. Cette activité est divisée en trois, et au terme de chaque partie, je les prie de résumer ce qu'il s'est passé. Je constate qu'ils connaissent l'histoire déjà aussi bien que moi !
Svéa veille, la main presque toujours en l'air, prête à rajouter un détail dans l'histoire que son camarade raconte, ou à la déclamer elle-même avec éloquence. Elle a déjà décidé qu'elle incarnerait Finoreille pour notre production.
La suite d'images est le premier support de l'histoire, qui sera transformé en feuilleton de journal par Tesnohlidek. Celui-ci garde la trame inchangée, et suit même très fidèlement les dessins. Il y ajoute une dimension satirique et politique. Maintenant que tout le monde a assimilé l'histoire, il est temps d'écouter l'opéra !