Et si on transformait la classe en terrain de jeux ?
Sans prévenir, le lundi 5 mars 2018, nous avons réalisé des petites improvisations dansées dans les 4 classes de l’école de Montgaillard-Lauragais.
« Ils sont arrivés à quatre pattes ; ils dansaient puis Simon a mis la tête dans la poubelle, Sophie a mis la feuille de papier dans sa bouche » Romane, 4 ans.
Nous avons remarqué que danser dans la classe, chose plutôt inhabituelle dans leur quotidien, a tout de suite créé une écoute spontanée chez les enfants. Ils étaient très réceptifs aux mouvements, aux gestes, et aux sons que nous proposions. À la fin de l’improvisation, nous avons été surpris d’entendre que par la danse, nous avions questionné certaines règles de conduite. « Mais est-ce que l’on a le droit de faire ça ? » nous ont demandé plusieurs fois les élèves. Sophie leur a répondu:« Nous sommes ici quinze minutes, où les codes de la classe sont comme suspendus. Nous dansons dans un environnement quotidien, pour imaginer d’autres façons de l’habiter, d’y bouger et d’y être ensemble.»
Selon les classes, les âges et les personnalités, chaque enfant avait sa manière de réagir. Certains nous ont regardé et nous ont dit, « C’est bizarre ». D’autres ont participé à l’improvisation en se mettant debout et en dansant avec nous. Enfin, d’autres sont restés silencieux et nous ont regardé sans bouger, savourant cette interruption du quotidien. Par ces interventions, nous invitons les enfants à changer de regards et de postures sur leur quotidien en classe, pour réinventer un espace sensible.
