Etang de Lavalduc - Observer, imaginer le futur
Publié par Margaux Sirven
Le
9 mars 2022
Journal du projet
Bollène, Vaucluse, classe de CM1-CM2, 22 enfants assis à leurs tables d’écolier. Amener l’étang de Lavalduc ici, l’imaginer, l’observer à distance : fossiles, sons, images. Ce qui n’est (déjà) plus là mais a laissé une trace.
Un étrange indice collecté sur la rive, un fossile. Qu’est-ce ?
Je laisse les enfants l’imaginer et les réponses fusent : aile de dragon, écaille de sirène, pierre précieuse, morceau de main…J’apporterai plus tard la réponse, Pecten Maximus fossilisé, Coquille Saint-Jacques du Miocène.
Qui habitait là ? Qui a disparu ?
Depuis la plage de Saint Gervais, à Fos-sur-mer, Alain, géologue et natif du coin s’adresse aux enfants. Je le filme et le projette en classe. Il leur raconte l'étang, à l'époque du Miocène, il y a entre 5 et 23 millions d’années. Ici sous un climat tropical se trouvait des coquilles Saint-Jacques géantes, des nautiles, des requins, des mangroves. La roche a conservé leur traces. Souvenirs d'un passé moins lointain, il nous décrit l'étang de son enfance, dans les années 60, les anguilles, les gobies, les mulets qu’on y pêchait. Puis son assèchement, les réserves de pétrole à Manosque et l’eau salée injectée dans les étangs de Lavalduc et Engrenier depuis les années 1970. Aujourd’hui, la faune aquatique s’est réduite aux seuls artemis, ces petits crustacés que mangent les flamands roses et qui colorent leur plumage. Sinon rien. L’étang est presque mort dit-il.
Qui pourrait apparaître ici ? Pourquoi ?
Commencer à spéculer, à imaginer ce qui n’est pas mais pourrait être, le futur de cet étang. Différents scénarios sont envisagés: des flamants roses robotiques qui viennent en aide aux anguilles, une sur-industrialisation ou au contraire un village de vacances. Finalement, l'équipe de recherche se met d'accord sur une chronologie:
2072 : Les cavités salines de Manosque ont cessé d’être exploité pour stocker du pétrole. Les stocks ont été épuisés et l’eau de salée a été en partie renvoyée à Manosque pour remplir les cavités. Le surplus est exploité dans les salins de l’étang de Berre pour pour déneiger la route.
2078 : Comme c’est arrivé à plusieurs reprises et suite à la montée des eaux, l’eau de mer est rentrée dans les étangs de Lavalduc et Engrenier et les a à nouveau inondé. Ils sont remplis d’eau salée.
2096 : C’est l’époque où nous sommes. Une habitante, intéressée par nos recherches va nous transmettre des indices.
Tracer des cartes : du passé – du présent – du futur.
