Où l'on apprend qu'un gardien de phare habite dans un casque de vélo, qu'un collectionneur de livres rares vit au beau milieu d'un groupe de quilles , qu'un match de football se dispute dans un jeu de cartes...
Pour commencer nous ouvrons une nouvelle fois la boîte à images et prenons le temps de décrire les représentations avec lesquelles nous aimons cohabiter, notre ronde d’architectures amies.
Aujourd'hui nous parlons de sauts d’échelle ou comment par effet d'agrandissement une théière devient une station service ou comment par effet de miniaturisation le globe terrestre devient une salle de cinéma panoramique. L'enthousiasme est total quand il est avéré qu'en 1900 on pouvait louer une chambre d'hôtel dans le ventre de l'éléphant géant de Coney Island et l'on peine à distinguer le vrai du faux dans les collages de Hans Hollein quand le radiateur rutilant d’une Rolls Royce Silver Cloud devient un gratte ciel new-yorkais.
Vient ensuite l'annonce du menu du jour : se munir de l'objet/jouet préalablement choisi , se rendre dans le studio photo improvisé dans la bibliothèque, choisir la meilleure pause - ici d'aucuns ne résiste à donner un petit coup de polish pour faire briller la carrosserie de la berline miniature, à brosser soigneusement le crin de nylon, à faire faire quelques étirements pour réchauffer les articulations en bakélite d'une figurine masquée - , faire le point, prendre la photo. Imprimer les portraits en pied sur des formats A3 , positionner la feuille de calque, tracer la silhouette, tirer au sort un programme.
C’est parti, les contours des objets photographiés deviennent les murs de nouveaux bâtiments aux formes inattendues. Le jouet disparaît pour devenir autre chose, architecture insolite qui se joue des échelles , qui détourne les fonctions. La collection des bâtiments ready-made est réunie dans un recueil imprimé.
L'inventaire des objets trouvés.
