Les cyanogrammes réalisés par les élèves, avec la coupure de presse du journal "Vosges matin"

Photogrammes

Publié par Guillaume Cochinaire

Atelier cyanogramme (photogramme cyanotypé) en lien avec le déclenchement de mon projet personnel.

Empreintes de lumière

Pour l'atelier photogramme j'ai demandé aux élèves de ramener de petits objets, translucides ou avec une finesse comme en dentelle, afin de s'en servir pour prendre leur "empreinte de lumière".    

Le principe

Le principe du photogramme est pré-photographique, il est constitué de la moitié de ce qui fait la photographie: la photosensibilité, mais sans le phénomène optique de croisement des rayons de lumière dû au sténopé. L'intérêt est donc de se rapprocher d'une empreinte plutôt que d'un pochoir, d'où ma demande quant à ces objets particuliers qui ont permis à la lumière de faire son œuvre précisément, et au spectateur de se dire "mais ces pochoirs sont étranges, c'est comme si la peinture était passée au travers"... bref, des pochoirs en quasi 3 dimensions. Nous étions donc à ce moment là, à l'atelier couronnant la pratique autour des notions de positif/négatif, succédant à l'atelier modelage/moulage et précédant celui sur l'optique avec le schéma de l'anatomie de l’œil et le parallèle fait avec la chambre photographique. Pour celui-ci, dessin au tableau, expérience de vue dans une vieille chambre photographique britannique du XIX° (durant laquelle avec beaucoup de rires les élèves ont pu voir leurs camarades de classe la tête en bas et inversés de même de gauche à droite) et expérience de la tâche aveugle d'Edme Mariotte, ont permis d'aborder l'art du côté des sciences de façon empirique et vivante.

Cyanogramme d'une racine de radis, recherche sur la pièce intitulée "Zlàta"
Cyanogramme d'une racine de radis, recherche sur la pièce intitulée "Zlàta"

Analogie des couleurs

Le déclenchement de mon projet personnel s'est fait il y a quelques mois à la vue d'une peau de mouton en cours de tannage. Il se trouve que lorsque la peau vient d'être nettoyée de la viande et de la graisse qui étaient restées accrochées sur sa face intérieure, à cet instant très particulier, la peau prend une couleur bleue magnifique, proche du cyan du photogramme, un bleu électrique. Je soupçonne que c'est la couche profonde du derme qui se retrouve en contact avec l'air qui fait advenir cette fantomatique apparition. Mais cela ne dure que quelques minutes. Temporalité qui nous rapproche encore plus de la photographie si l'on pense au problème de la fixation de l'image (la photosensibilité est un phénomène connu depuis des millénaires, la fixation de l'image, elle, n'est connue que depuis la Renaissance).

Peau de mouton en cours de nettoyage
Peau de mouton en cours de nettoyage