Préparation des premiers ateliers

Préparation des premiers ateliers

Publié par Jenny Teng

Journal du projet

1ère visite 10 janvier 2017 Difficulté d'accorder l'artistique et la pédagogie, la relation avec le personnel enseignant. Comment ne pas tomber dans l'intervention de type socio-éducative et garder le cap de la recherche artistique ? Comment s'adapter aux exigences des plannings des élèves, du programme, et conjuguer toutes les problématiques artistiques et éducatives, y compris celles qui concernent les enseignants, à savoir, pour les CM2, le passage au collège ?

CM2 et 6e : 2 états

La première visite aux Essarts a été un véritable voyage dans les profondeurs de la Vendée. Sans véhicule, il relève quasiment de l'exploit d'atteindre la primaire et le collège située dans une vaste zone industrielle. Les enseignants sont motivés, mais ne comprennent pas tout à fait ce que je fais ici. Je suis l'artiste, mais personne n'a réglé la question de la logistique des interventions à la fois en CM2 et dans 6 classes de 6e. Le directeur de primaire et la proviseur de collège ont saisi cette opportunité d'accueillir un artiste de l'extérieur dans l'espoir de créer de l'ouverture sociale,  mais ils sont débordés et font ce qu'ils peuvent : ils sont prêts à mettre les moyens logistiques pour que le projet se passe bien. C'est déjà beaucoup.  

De la misère culturelle

A la pause je sors pour visiter le centre de la petite ville des Essarts. Il est 11h du matin, un homme vomit sur le comptoir les quelques ballons de blanc qu'il avait pris à jeun. Le professeur Sarah Montfroy d'arts plastiques est très enthousiaste, elle pense qu'il est bénéfique d'ouvrir les horizons des enfants de 6ème et nos conversations nous rendent optimistes sur le rôle des adultes encadrants ici en Vendée. Nous formulons des thématiques développés dans le projet, qui se résumerait par d'où je viens et où je vais ? La rencontre est très intense avec les CM2, je marche 5 minute dans une zone à ronds points vides, pour atteindre le collège, qui vient d'ouvrir il y a à peine 2 ans. On sent qu'une nouvelle dynamique est crée. Le proviseur Nicole Guérin a travaillé dans les quartiers de Nantes, elle dit que c'est quasiment plus difficile ici à cause du manque d'ouverture culturelle, et donc de mixité sociale. Un jeu pour se présenter, je leur parle de mes parents, ils me parlent des leurs.  Les pères sont routiers, mécaniciens, ouvriers à l'usine, préparateurs de poulet. Les mères travaillent au rayon frais de Sodebo, à la caisse du Super U, au secrétariat de la casse. L'enjeu de cette résidence sera donc d'ouvrir une fenêtre, fût-t-elle minuscule, pour que ces enfants aient la possibilité de se projeter un jour dans l'avenir à travers un métier qui leur plairait.