Théophile a une connaissance profonde de l'histoire. Il dit : "On ne peut pas oublier. Sinon, à quoi ça sert ?"
Un atelier où les enfants déploient leur imagination en étudiant leur territoire et son éventuel passé, réel ou imaginaire. Iels racontent leur village en déterrant le passé, à mesure que je mène la même enquête avec celui de mes grands-parents.
Chacun et chacune choisit alors son décor, et nous nous questionnons sur sa puissance narrative. Comme la rivière dans laquelle se déroule mon film raconte la situation climatique, les ruines d’un château invitent les enfants à enquêter sur les vies qui l'ont habitées. Des amoureux interdits, des réfugiés de guerre, des paysans luttant pour conserver leur indépendance face aux invasions seigneuriales. Qu’est ce que c’est, une terre? C’est un endroit dont on se souvient, “c’est une trace”.
Chaque jour, nous nous retrouvons en cercle pour un cadavre-exquis de mots, créant une chorale de phrases. Nous créons notre livre, et il a mille ans. Ça leur rappelle un jeu de murmures, dans lequel on peut chuchoter ce que l'on veut, faire parler d'autres présences.