Lucifer au bûcher

Résidence de Création - deuxième étape - Il a beaucoup souffert Lucifer

Publié par Mélissa Zehner

Retour vers le soleil à Marseille en résidence au théâtre de la Joliette du 28 septembre au 2 octobre.

Quatre jours de travail intensif, sans perdre haleine, en passant du jeu, à une recherche sur un état lumineux général ainsi qu'un travail conséquent sur les costumes.

Nous avons présenté cette maquette avec un grand soulagement et beaucoup de plaisir le vendredi 2 octobre en salle réduite évidemment, COVID oblige!

Grande déception de ne pas pouvoir accueillir de classe jeune public... Mais roulements de tambours... De très beaux retours des regards de la profession. Prometteur.

Enthousiasme collectif!

Faire entendre cette langue, c’est toujours un exploit.

C’est presque du cirque. Du cirque avec les mots.

Pour les acteurs Il faut être un peu fou.

Aimer le sport, l’athlétisme.

C’est une course.

Une course effrénée dans laquelle il faut savoir s’amuser, rire de soi, oser être ridicule, ne jamais s’arrêter, faire monter la sauce à la manière d’un danseur de Flamenco...

Et puis redescendre en toute humilité... Ouvrir les espaces sensibles...

Et puis remonter encore ! Avec ce texte, c’est les montagnes russes, on passe du rire aux larmes en un instant.

Jouer Il a beaucoup souffert Lucifer, en restant ancré dans ses baskets ça ne suffit pas.

Pour faire entendre les mots, l’humour et la situation de la pièce, il faut pouvoir mouiller son maillot, son short et son slip.

Pour la metteure en scène que je suis, au contraire , il me faut rester bien zen, lire et relire le texte, le résoudre ; faire coexister les rythmes distincts de chaque personnage afin que chaque scène puisse se révéler aux oreilles des spectateurs.

L’écriture est quasi mathématique : j’ai dû rester modeste. Noyer le texte dans des images, les enfermer dans un étau de naturalisme aurai été une erreur d’équation. Je dois me résoudre à laisser de côté mes effets de machineries et de scénographie qui m’enchantent lorsque je mets en scène d’habitude.

Car tout est déjà là, dans les mots, il n’y a rien à inventer, juste à révéler.

C’est pour cela, il me semble, que ce spectacle ne s’embarrasse pas d’un véritable décor.

Certains auront peur que ce soit fade ou sans saveur ? Et pourtant, ce dispositif se révèle être un carré ludique et coloré d’un grand casse tête en papier.

La supplication de Lucifer

Lucifer supplie Gabriel.  Le choeur de comédiennes augmentent la tension par leurs regards et le rythme qu'elles battent sur la table en cadence.

La prière imposée par Gabriel