Pour ce projet nous voulons réunir la danse, la musique et la projection vidéo. Notre recherche artistique est basée sur l’interaction entre les corps et entre le son, les effets visuels et les danseurs. A l’aide de notre gestuelle qu’est la danse-contact, nous voulons parler d’entraide et d’abandon, créer un contact qui devient incontournable, inévitable et nécessaire. La chute ne peut être évitée que par le rapprochement de nos deux corps. Nous nous appuierons sur des sources d’inspiration communes tel que des tableaux de Rubens et Le Sueur afin de nourrir notre imaginaire personnel et élaborer ensemble une interprétation commune. Notre projet de création est basé sur un échange pluri-disciplinaire entre chorégraphie, musique et art visuel. Il est important pour nous de transmettre aux enfants nos inspirations créatives, et notre manière d’interagir avec la création artistique.
Nous souhaitons créer un spectacle pluridisciplinaire mettant en scène un duo de danseur, de la musique live sur synthétiseur modulaire créée et interprétée par Benjamin Bailly et une scénographie originale utilisant la projection vidéo conçue par Margaux Hocquart. Elle durera environ 40 minutes.
Pour ce projet nous nous inspirons de tableaux de Rubens et de Le Sueur desquels ressortent plusieurs inspirations : la multitude d’informations (entassement des corps, densité, confinement, fluidité́ circulatoire, multiplicité́ des couleurs, des personnages, des expressions).
Les sources d’inspiration communes aux trois domaines artistiques permettent de créer une cohérence entre danse, musique et scénographie. Malgré tout, chaque discipline aura son indépendance et son individualité.
Notre recherche chorégraphique est basée sur un contact physique permanent : danse-contact, partnering.
Comment faire pour avancer ? Comment être soi à côté de l’autre ?
Mettre en mouvement cet équilibre de vie, ce compromis indispensable pour avancer. Danser cette prise de conscience universelle que l’autre est nécessaire : évoluer seul est impossible.
Nous sommes hommes et femmes, d’égale corporéité mais deux corps obligés de faire des compromis pour survivre. C’est en gardant un contact physique pendant toute la chorégraphie que nous symbolisons ce besoin de l’autre, cette cohabitation.
Nous ne souhaitons pas avoir une danse sexuée mais montrer l’égalité de nos corps face à la pesanteur. Nous sommes deux entités qui apprennent à cohabiter comme devraient le faire deux personnes, deux pays, deux sentiments... Où se trouve la frontière qui sépare nos deux corps ? Comment évolue cette frontière ? En fonction du rapport à la gravité, de l’entente et de l’équilibre entre nous ?
Nous distinguerons quatre approches d’espace et d’énergie :
Scénographie : La scénographie sera travaillée dans la continuité des inspirations dégagées des tableaux de Rubens et Le Sueur. Un espace de Contact sera créé : le décor viendra contraindre et submerger les mouvements des danseurs.
Le décor est composé d’une vidéo et de sa surface de projection
La vidéo sera travaillée comme une peinture, pour retrouver ainsi la surabondance de corps et de couleurs présents dans les tableaux. Nous voulons un spectacle vivant où la vidéo prend corps, mais nous devons encore trouver comment ? questionner sa place ? trouver sa fréquence ?
L’utilisation de ces images animées nous donne de la possibilité de représenter sur scène un monde en perpétuelle mutation, un monde lourd, à la fois concret et virtuel qui donne à l’espace de danse une autre perspective.
Il s ‘agira donc par ces moments de projection de jouer avec la place du danseur, l’idée est qu’ils jouent dans l’image, et non avec l’image. Nous expérimenterons différents rapports techniques à la vidéo : projection, rétroprojection, diapositive, vidéo en direct...Cela influencera l’esthétique générale du film, qui pour l’instant est composé de petits morceaux de tableaux, d’une touche de science et d’un peu d’encre.
En parallèle, les surfaces de projection seront aussi utilisées comme élément de décor à part entière, ces écrans permettront de rythmer l’espace de la scène et de jouer avec les mouvements des danseurs.
La conception du décor reste en dialogue constant avec l’évolution de la chorégraphie et de la création sonore. Nous voulons créer une œuvre totale où chaque aspect esthétique de l’œuvre est travaillé en commun.
Musique : La musique de 180#2 sera créée et interprétée en direct sur synthétiseur modulaire par Benjamin Bailly. Une nappe sonore bourdonnante, continue et flottante créée une ambiance lourde dans laquelle l’air est plus épais et souligne le pouvoir de la gravité sur nos corps.
Le travail avec le musicien sera centré sur l’échange entre la musique, la danse et la scénographie.
Interdisciplinarité :
Danse, musique et scénographie sont trois domaines complémentaires. L’interaction entre ces trois arts, la mise en commun de nos idées et le partage de nos sensibilités est notre point de départ pour réaliser un spectacle pluri-artistique.
Pour créer, nous faisons le choix de tous partir des axes d’inspiration soulevés au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Ce sont donc sur ces bases communes que chaque artiste s’exprimera et qu’il trouvera son langage pour dialoguer avec les autres disciplines. L’objectif est donc de construire une forme performative où seront en corrélation danse, musique et scénographie, ce qui aboutira à une construction commune et interdépendante.
Ainsi l’échange entre les trois disciplines créera un spectacle multi-sensoriel.
Par le(s) artiste(s)