Le projet Qui l’eût crue, la terre ? a pour objectif d’explorer le champ des possibles d’un matériau de grand valeur écologique et dont la mise en œuvre reste accessible : la terre crue. Cette recherche - création a réellement pour logique d’être une expérimentation participative au sein d’un établissement scolaire en ce qu’elle se veut ancrée dans un contexte précis et répondant à des besoins spécifiques : ceux d’une cour de récréation. La recherche s’articulera autour de la création de mobilier en terre crue, co-conçu et co-construit avec ses futurs usagers. Plusieurs regards se croiseront au cours de ce temps d’expérimentation, initiés et novices, pour tenter de pousser au maximum les différentes façons de mettre en œuvre le matériau. La terre crue, sujet très actuel dans le monde de la construction, permet d’aborder des notions très variés, s’inscrivant totalement dans les programmes pédagogiques. Il s’agira de créer une installation écologique, économique et durable.
La terre crue est un matériau aux multiples potentiels, très mis en avant dans les techniques de construction actuelles. Écologique et économique, elle permet de valoriser des ressources locales et ne présente pas de complexité de mise en œuvre particulière. La participation à un workshop sur la terre crue au cours de mes études d’architecture m’ont sensibilisée à cette technique de construction. Fascinée par le champ des possibles de mise en œuvre de ce matériau et par ses atouts esthétiques (teintes, aspect, libertés constructives), j’ai la volonté d’explorer ce matériau pour en révéler les potentiels. Ce dernier a la particularité d’être à la portée de tous, c’est pourquoi mon souhait est de croiser autour de lui plusieurs regards. Il est important de l’aborder de manière naïve pour se laisser la liberté d’explorer différents champs des possibles, et de confronter ensuite ces derniers à la réalité constructive.
La recherche s’articulera autant autour des techniques constructives que de l’aspect du matériau (en termes de teintes et de toucher). Cela permettra de révéler les caractéristiques de la terre crue et de comprendre ce que les choix de sa mise en œuvre engendrent sur ses propriétés (thermiques, structurelles...). L’enjeu de cette recherche est de casser les codes de la mise en œuvre classique de ce matériau.
L’objectif est de mettre à profit cette recherche expérimentale dans le but de répondre à des besoins ancrés dans un lieu précis. La construction d’une installation in situ permettra de mettre en valeur l’environnement dans lequel elle prendra place. A l’instar de l’artiste Eric Haskins, à travers son œuvre Rammed Earth Chair (2010), il s’agira de mettre en valeur le potentiel esthétique du matériau.
Un réel travail de recherche et d’expérimentation est donc à mener autour de la terre crue en général, mais la volonté première est également de faire le choix de l’exploration d’une technique en particulier : les briques de terre crue (mélange d’argile, de sable, d’eau et parfois de fibres végétales). Ces dernières ont la particularité d’être «simples» à réaliser, avec des moyens très abordables (tandis que la technique du pisé, par exemple, demande des efforts plus complexes, et un outillage spécifique). Elle reste assez libre en ce qu’elle permet d’explorer différentes formes de briques (associées à la forme des moules choisis), ouvrant un champ des possibles plus large, afin que l’imagination des concepteurs puisse s’exprimer au maximum.
Par le(s) artiste(s)