Lors des prises de sons et pendant le montage des extraits pour l’élaboration des paysages sonores, nous nous sommes aperçus que le son du vent n'était pas satisfaisant. En effet, celui-ci fait rapidement saturer les micros, ce qui rend inutilisable l'extrait capté. Après quelques recherches sur des astuces permettant de reproduire le son du vent nous avons découvert l'éoliphone. Cet instrument nous a tout de suite séduit par le rendu sonore d'une part mais aussi par sa dimension organologique et esthétique.
Pour construire cet instrument, je me suis appuyé sur quelques photographies afin de comprendre le mécanisme. Cela m'a semblé assez simple de fabrication et je me suis lancé dedans sans plan (ce qui a été une grande erreur!).
L'éoliphone fonctionne avec un cylindre de bois, mis en rotation par une manivelle, qui frotte sur un tissu épais. Le tout est disposé sur des pieds.
La liste des outils :
- Une scie sauteuse pour la découpe
- Une perceuse et des mèches pour les trous
- Une ponceuse pour la finition
- Des tournevis pour l'assemblage
- Un pinceau pour la peinture
- Un crayon pour les croquis et le traçage
- Petite quincaillerie (vis, écrous, rondelles, tiges métalliques)
J'ai commencé par construire les pieds. Lors d'une journée de résidence à l'école j'ai demandé aux élèves d'imaginer et dessiner des formes avec quelques règles sur les dimensions. M'inspirant de leurs dessins et des miens j'ai décidé d'opter pour une superposition de deux plaques de bois, découpées selon un modèle différent pour chacune.
Une fois les pieds découpés, je me suis attaqué au cylindre. Cette étape s'est révélé plus complexe. En effet, la découpe de disques parfaitement identiques n'a pas été simple.
La fabrication des traverses venant entre les deux disques et qui permettent de frotter sur le tissu n'a pas pris beaucoup de temps.
Une fois ces pièces achevées, j'ai rencontré beaucoup de problèmes lors du montage des traverses entre les deux disques : problème de régularité d'espacement, de niveau, de centre de rotation... Mais après quelques essais de montage et démontage j'ai réussi à obtenir une forme satisfaisante.
A ce stade j'ai donc deux pieds et un cylindre en bois. Il a fallu alors que je trouve un moyen de faire tenir les pieds à la verticale tout en y attachant le cylindre de façon à ce qu'il tourne. C'est ici que des plans m'auraient fait gagner presque quatre jours de réflexion...
J'ai finalement trouvé une solution en parcourant diverses quincailleries et en glanant des conseils de professionnels.
Pour maintenir verticalement, et de manière parallèle les deux pieds j'ai choisi de les solidariser via quatre tiges en métal. De plus, cette solution me permet de démonter très facilement la machine qui, une fois debout et complète, se révèle assez imposante.
Voici le résultat obtenu grâce à :
quelques outils
et beaucoup d'huile de coude
Pour finaliser cette machine il me reste à coudre un rectangle de tissu et à le fixer autour du cylindre.
Je vous donne rendez vous fin avril pour les premiers extraits sonores de cet instrument.