LA BACHE AGRICOLE, LA NACELLE ET L'OPERA DE ROUEN

Nous, Rodolphe, Christophe et moi, nous investissions la Halle au Beurre d'Aumale. Ça commence comme ça = 8H30 du matin. Rodolphe descend du train. On file direct à la Graineterie ce magasin où l'on trouve tout pour l'agriculture. C'est une aubaine pour notre projet d'être en milieu rural : pour occulter toutes les baies vitrées de la Halle nous avons besoin de bâche agricole noire. On ne trouve pas dans les rayons au détail. Nous sommes les seuls dans le magasin à ne pas porter de combinaison agricole. Le patron nous regarde comme des parisiens en quête d'exotisme. Quand on lui demande s'il a ce que nous cherchons il ne nous croit pas. Nous vendre à nous un rouleau de 300m2 de bâche ? On finit par payer notre rouleau, qu'on ira chercher "derrière" avec notre véhicule. A côté des remorques, camions et autres tracteurs, ma twingo se fend la poire. Les employés aussi quand ils doivent y mettre le dit rouleau, nous aussi quand on l'en sortira, ça pèse lourd cette affaire. On peut commencer le montage.

La mairie d'Aumale a bien fini par vouloir nous mettre à disposition la nacelle pour notre affaire. Il aura fallu négocier pour en arriver là. Personne ne comprenait ce que l'on voulait faire, et tout était - à priori - impossible. Jusqu'au moment où, finalement, c'était tout à fait réalisable. Un agent de la ville était même à notre disposition et a passé la journée avec nous, à coller de la bâche sur toutes les vitres. J'avais jamais vu une telle installation ailleurs.

12H30 = Baptiste arrive. Je ne le connais pas, nous avons juste échangé mails et coup de fil. C'est l'Opéra de Rouen qui me l'a conseillé pour faire un RUN: transporter du matériel d'un point à un autre. L'Opéra de Rouen a été notre sauveur. Une semaine avant le bal nous n'avions toujours pas de prêt de matériel. On avait fait pas mal de demandes pourtant mais personne de pouvait nous prêter exactement ce dont nous avions besoin. Le budget devenait très serré pour faire une location, c'était risqué. Et l'Opéra a dit oui, ils avaient tout. Alors j'ai embauché Baptiste, je lui ai fait emprunter un vieux camion aux beaux-parents de l'instit' la plus engagée dans le projet, il l'a bourré de matériel, frôlé la surcharge et est venu jusqu'à nous. Folle organisation, folle journée, et le montage peut vraiment commencer.