on recommence, oh yeah

Premier atelier : nouvelle classe, nouvelle année, on recommence

Publié par Adeline Fontaine

Journal du projet

Lundi 12 octobre 2020

 

Nous retournons à Leyme lundi 12 octobre pour rencontrer une presque nouvelle classe.
Nous avons réussi à déplacer le projet à l’automne, dernière chance d’aller au bout.
Les CM1 sont nouveaux pour nous, ceux de l’année dernière sont devenus les CM2 de cette année.
Nous sommes ravis de reprendre le projet avec eux.

Sans discussion ou rencontre préalable, cette fois, on se lance directement dans un atelier de danse contemporaine.

Au début, c’est un peu la folie...
Avec toutes ces règles, cette peur ambiante du Covid-19, le masque, les corps distants et tendus, le moment de danse c’est l’éclate alors on se lâche, on bouge.
Après avoir précisé que, quand même, nous ne sommes pas non plus à la récréation... On avance !

 

Ce qu’ils disent pendant l’échauffement, c’est qu’ils ont mal partout.
Quand on fait des cercles avec la tête ils ont un torticoli, quand on bouge le bassin ils ont mal dans le bas du dos, quand on échauffe les chevilles ils ont des problèmes d’orteils, quand on ferme les yeux pour se centrer sur soi…il y a les autres à regarder.

Nous tombons tous d’accord que ça fait du bien de bouger... Le mouvement ça met du baume, ça apaise, ça nous donne envie de nous regarder, ça nous soigne, ça nous rend vivant, ça nous évite d’avoir (trop) mal, ça nous fait penser à autre chose, ça nous fait souffler un peu…

 

…Au milieu des normes Covid.
Nous faisons des demis-groupes, pratiquons (très) régulièrement le lavage des mains et portons notre masque.
Nous commençons le travail avec l’envie de leur transmettre des « fondamentaux » de la danse contemporaine en plus de quelques exercices de voix pour oser parler devant les autres et préparer nos petites propositions de textes pour la future restitution.

 

Comme l’année dernière, nous travaillons la spirale à travers des exercices simples au sol et des traversées.
À notre grande surprise, les CM2 qui avaient déjà fait une traversée sur ce thème 9 mois avant lorsqu’ils étaient encore CM1, s’en souviennent et sont réjouis de retrouver cet exercice « ouais trop bien ».

La spirale est le mouvement du corps par excellence, la forme de l’ADN, le mouvement des grandes chaînes musculaires, le mouvement de la marche, le mouvement qui permet d’ouvrir des perceptions de l’espace.
Il nous permet de dissocier les différents volumes (tête-cage thoracique-bassin), d’avoir une perception de son corps circulaire et non en 2D comme dans le miroir.
Nous travaillons donc à travers la spirale des relations entre les différents volumes, parties, du corps.
Nous travaillons la détente dans le sol, la capacité à emmener son corps dans une direction tout en détachant son regard de cette direction pour le porter vers une autre.
Nous travaillons la multi-dimensionnalité du corps, de l’espace, des perceptions.

 

Pendant nos six ateliers, nous travaillons également avec chaque groupe l’apprentissage d’une chorégraphie « grave stylée » (c’est Zoé qui le dit), à base de DAB, (le fantôme du 1er atelier est encore là) de pistolets, de grimaces et autres gestes « surkiffants ».

 

Nous travaillons aussi des exercices de rythmes, Juan (des CM1) compte les rythmes puis Juan (des CM2) prend le relais.
Nous commençons ensemble l’ébauche d’une éthique de travail à partir de leurs observations :

  1. On essaie toujours une proposition avant de donner un avis dessus
  2. Lorsqu’on n'est pas d’accord, on peut le dire si on est en mesure de proposer autre chose
  3. Tout peut-être de la danse, si j’ai l’habitude de rester assis sur une chaise dans les soirées pour regarder les autres danser, je peux inventer la danse de la chaise

 

On les emmène dans la salle de spectacle pour travailler, ça nous met encore plus dans l’ambiance de notre création.
On a retenu tous les prénoms et on commence même à comprendre qui est amoureux de qui.
Nous vivons un magnifique moment où Sidra, encouragée par ses camarades, nous montre une danse syrienne.

 

On imagine des questions à leur poser pour la suite du travail :

 

Ça sert à quoi la danse ?

Quand est-ce que je danse dans ma vie ?

C’est quoi une danse parfaite ?

Quelle musique me fait grave danser ?

Quelle danse je rêverais de faire ?

Avec qui je rêverais de danser ?