Se déposer dans les escaliers

Se déposer dans les escaliers

Publié par Anne Guillemin

Journal du projet

Avant de composer dans les escaliers de l’école, nous prenons le temps de les examiner. Nous nous attardons sur l’action de marcher, et tous confirment que la pente y est douce, que le pas nécessite peu d’effort. J’en profite pour partager la « formule magique » de Blondel, qui permet de dimensionner la hauteur et la profondeur d’une marche d’escalier, selon la mesure d’un pas.

En duo, les élèves de CM1 choisissent une action : grimper, s’allonger, tourner, sautiller, zigzaguer, se regarder, porter. Une fois sur site, pour exécuter ces actions dans les escaliers, il faut essayer plusieurs fois, ajuster et préciser le geste.

Grimper ou escalader les escaliers nécessite de prendre le temps de poser/déposer ses appuis sur chaque marche rencontrée. Une main, un genou, des orteils, puis un avant-bras, un bas de jambe. Pour s’allonger également… Surtout la tête en bas ! Et lorsqu’on zigzague, sillonne chaque marche sur toute sa longueur, la portion de sol est étroite et c’est comme marcher sur un fil : un pied, puis l'autre, tranquillement. Tourner sur soi-même en se déplaçant de marche en marche, ou encore sautiller et descendre à cloche-pied, c'est avancer avec une plus grande prudence, en portant une attention particulière au moment de déposer le pied sur la marche. La relation à l'autre s'affine également : se regarder et avancer l’un vers l’autre sans décrocher son regard, c’est aussi faire confiance à ses pieds. Enfin, porter quelqu’un augmente son propre poids et rend plus difficile la descente d’un escalier, donc toujours plus concentrée et précautionneuse. Cette plus grande attention à soi, à son environnement et à l'autre, n'est-ce pas déjà l’état de danse ?