Nous n'avons aucun mal à différencier un cri d'un murmure, l'aboiement d'un chien du miaulement d'un chat, le moteur d'une voiture de celui d'une moto. En revanche, dès qu'il s'agit d'aller plus loin dans la qualification, d'étaler une description, on doit louvoyer, on triche, on emploie des stratégies pour pallier les failles de notre vocabulaire sonore. On imite : CLAC, CLING, VRAOUM, SPLASH, BANG. On vole des mots aux autres champs de sensations qui nous fournissent une assistance lexicale bienvenue, dès lors qu'on s'éloigne du talent naturel de l'oreille à reconnaître les sources sonores.