Filmer la fête.
Dès le départ il a été question de filmer la vie du village. J’y suis d’abord allé petit à petit, car même si les gens me connaissent comme celui qui travaille la vidéo avec les enfants, une caméra est toujours intrusive, surtout avec le matériel de prise de son.
J’ai d’abord filmé des plans vides, sans savoir si je les utiliserai, mais pour avoir les ambiances des différentes saisons. C'est ensuite que la mairie qui est venue me voir pour savoir s'il était possible de faire un petit film sur les fêtes traditionnelles du village, la Saint Blaise et la Polente.
La première est une fête chrétienne mais qui a des origines païennes. Durant la messe le prêtre se sert de deux bougies allumées pour les croiser devant le cou de ses fidèles et ainsi soigner leurs maux de gorges. On l’appelle aussi fête du chou car les derniers mariés en date doivent danser toute la journée avec ce légume dans la main, sur le rythme de mélodies endiablées jouées au fifre par les anciens du village.
La deuxième est la plus importante. Selon l’histoire elle remonte au XIXe siècle, lorsque des italiens perdus dans la région ont demandé l’hospitalité. On leur avait servi de la polenta et depuis chaque année on répète ce geste avec tous ceux qui se présentent. Vient ensuite l’après-midi la mise aux enchères du « bouïaré », un bâton de bois sculpté pour l’occasion qui revêt une valeur symbolique très forte. Les gens paient très cher pour l’avoir, et la cagnotte atteint souvent des sommes astronomiques.
Les élèves y ont pour la plupart participé et j’ai pu avoir du temps pour leur montrer les bases techniques d’un tournage en cinéma direct. Certains m’ont même beaucoup aidé pour le son en assumant le rôle de perchman.
Les Ateliers Médicis seront fermés au public du 21 décembre au soir au 5 janvier inclus.