Cinquième séance à l'école de Gioux

Publié par Pauline Fremaux

  1. Tous ensemble en deux groupes, avec la maitresse et moi pour chaque groupe. Pour pouvoir commencer la construction de l'armoire, et des points de vue, tout en réfléchissant aux objets, images et mots qui y seront, je vois que nous avons besoin de comprendre comment fonctionne une histoire, et pour cela, d'en élaborer une ensemble. On commence à imaginer des personnages, à épuiser les détails d'une grande image de montagne, qui nous servira de base, et à imaginer tous les éléments de l'intrigue, et du schéma narratif. On se met par petits groupes pour préciser 3 versions d'une même histoire ; les enfants décident des 3 scénario : une guerre qui survient, une catastrophe naturelle, et une invasion d'extra terrestre.

  2. Les personnages et l'espace sont les mêmes, décidés par tout le monde : trois autres groupes, les petits, doivent imaginer l'histoire vécue par chacun des trois personnages : la grand-mère qui attend les enfants dans la maison, le chien qui s'est enfui dans la forêt pris de peur, et les enfants qui cherchent le chien. Dessiner et décrire tout ça nous permettra de construire de petites maquettes, qui seront les éléments clés de notre histoire, et donneront lieu à des jeux de rôle.

  3. Je pense à construire et amener pour la prochaine séance plusieurs exemplaires des plateaux de jeu ainsi crées, à partir du travail des enfants, pour constituer encore trois déroulements différents aux trois versions : peu-à-peu, un jeu dans le jeu prendra place, et de la malice. Je dessine aussi les plans de paravents multiples modulables, qui pourront composer des cloisons, pour des jeux de langage. Comment, à partir d'un seul chef d'orchestre, qui donne un mot présentant une action basique à plusieurs enfants, qui eux, ne se voient pas, cette action basique se révèle plus complexe qu'elle en a l'air, et donne lieu à des mimes différents. Peut on savoir ce que « construire », « habiter », « échanger », « travail » et « maison » signifie pour chacun, et quelles réalités cela recouvre ? J'aimerais que nous puissions prochainement mettre en place tous ces jeux performatifs autour du langage, de ses doubles et des malentendus qu'il provoque, donnant place à une imagination concrète de ce que pourrait être la réalité et la pensée des autres camarades.

  4. "L'armoire à coulisses" pourra servir d'outil, comme une sorte de bibliothèque qui permet de passer d'un matériau à un autre, donne envie de lire, et d'observer les objets et les histoires des autres. Si notre travail sur les points de vue a lieu rapidement, nous pourrons l'y intégrer, et donc ranger des outils dans des outils (hélé). Avec les mêmes objets, nous pourrons raconter des histoires variées, et écouter les conteurs sans nous ennuyer.

Edit :

L'annonce du confinement a été faite, et nous n'avons eu le temps que d'introduire le projet, qui est en partie abstrait, et prend donc du temps et beaucoup d'étapes pour pouvoir être mis en place sereinement, dans la compréhension de chacun.e de ce que nous allons faire et pourquoi. Ma santé n'est pas très bonne, je décide donc de ne pas aller à l'école, et de tenter une autre organisation. Je ne sais pas encore si nous pourrons poursuivre à distance, comment : j'y réfléchis. Les cours se poursuivent à l'école, indécemment aucun budget correct n'est aménagé pour permettre aux écoles une organisation plus soucieuse de protéger enfants et familles. Trouver un moyen d'organiser un peu d'entraide dans la ville paraît essentiel. Comme des ordinateurs ne sont pas forcément accessibles aux enfants, et comme finalement, les écoles ferment et dispensent les cours par voie dématérialisée, les enfants sont surchargés d'informations : je ne sais pas vraiment ce qui semble possible, et intéressant vu la somme de changements auxquels nous devons faire face, élèves, parents, intervenants, professeurs. Un échange par lettres ? Tout le contenu prévu semble pourtant difficile à aborder à distance parce qu'un peu abstrait sans jeu, ou sans moyen d'échange direct. Avec des interférences, je redoute que les choses abordées deviennent floues et compliquées pour les enfants, et que la communication à distance ne me permette pas de comprendre/entendre ce qu'ils disent, dans la cacophonie, et le décalage des vidéos/audio. Je décide de proposer de décaler le projet à la rentrée, qui devrait autoriser une présence physique, même si distanciée, plus concrète, et ainsi une compréhension mutuelle, et un travail matériel de construction un peu plus court que celui prévu au départ. Je pense aussi que cette durée supplémentaire pourra être employée, comme elle s'impose, à trouver un moyen plus simple de réaliser le projet, avec des structures peut être plus légères, et en me focalisant sur une petite partie du programme de départ. Peut être pourrais-je revenir à la rentrée, dotée d'outils et de structures déjà réalisées, parfois dans le cadre de mon travail personnel, et parfois spécialement pour ce versant du projet, qui pourraient être utilisées par les enfants pour continuer ? Je poursuis ainsi le dessin de ces structures en paravents, permettant de cacher aux uns ce qu'on montre aux autres, et écrivant des déroulés. 

 

schémas de cloisons construites en cercle autour d'un axe.
schéma de paravents, en vue de construire des cloisons rotatives modulables en bois et en papier.
dessins de lieux intérieurs et extérieurs
Les lieux de l'histoire
dessin de monstre se présentant à un humain.
Un des personnages et un des obstacles de notre histoire.