Exemple de terrain de vie

DESSINER SON TERRAIN DE VIE

Publié par Elise Boch

Journal du projet
Paysagisme Sociologie Théâtre Arts Plastiques, Photographie

Ateliers de cartographie avec Axelle Grégoire en juin

Les ateliers de cartographie sont menés avec Axelle Grégoire sur trois séances en demi-groupe (soit six séances pour la classe). Elles permettent d’introduire les élèves à la notion de territoire à partir des outils cartographiques proposés dans Terra Forma, manuel de cartographies potentielles1.

Durant la première séance, les élèves ont dessiné leur terrain de vie grâce à une grammaire de notation simple empruntée à la notation musicale contemporaine ou à la notation chorégraphique. Il s’agissait de partir de son point de vie2 (son corps) pour dessiner une base. En se demandant : Est-ce ma chambre ? ma maison ? mon jardin ? les élèves ont peu à peu défini leur base comme leur « zone de confort », leur « refuge ». Autour de cette base, se développe un terrain d’habitude qui comporte des personnes, des lieux, des objets. Comment je me déplace ? Qui vois-je le plus souvent ? Quels sont les cinq objets que j’utilise le plus ? Quelle place tient l’école ? Ces questions leur ont permis d’analyser ce qui compose leur quotidien, leur environnement matériel mais aussi leur territoire d’attachement. Enfin chacun devait se projeter dans son territoire élargi, un horizon spatial mais aussi temporel.

En pensant la fusion entre la géographie et la biographie, cet exercice montre l’importante part de subjectivité dans la description du territoire et la prédominance du territoire vécu sur l’espace générique.

1Terra Forma, manuel de cartographies potentielles de Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire paru en avril 2019 aux Éditions B42.

2L’expression point de vie est un concept emprunté à Emanuele Coccia développé dans son livre La vie des plantes paru en 2016 aux Éditions Payot.

Base (rouge), Territoire d'habitude (vert), Territoire élargi (bleu)

La deuxième séance s’est déroulée en deux parties. La première partie a été l’occasion de revenir sur les dessins des terrains de vie de la séance précédente pour les analyser ensemble, comparer les perceptions et surtout comprendre comment les traduire graphiquement.

À partir d’un fond de carte commun, proposant le dessin de la base au territoire élargi dans des cercles enchâssés, les élèves ont été invité à se poser la question de la façon dont ce territoire est partagé avec les autres membres de la classe mais aussi avec d’autres entités, d’autres animés, d’autres points de vie. En dessinant le terrain de vie d’une abeille, de la ruche à la prairie, Axelle Grégoire leur a fait la démonstration que chaque vivant était un point de vie et avait son territoire propre mais aussi que tous ces territoires se superposaient sans cesse. A partir de cette compréhension nouvelle, les élèves ont pu compléter leur premier dessin en intégrant d’autres points de vie non-humains à chaque strate de leur terrain de vie ; de l’animal domestique au paysage partagé.

Zone à découvrir

La deuxième partie proposait un plan sans légende dont il fallait imaginer ce qu’il représentait. Était-ce une ile ? une tache urbaine ? un champ ? Une fois la légende faite et les points de vie présents identifiés, les élèves étaient invités à imaginer la façon dont il allait explorer ce territoire, notamment grâce à leurs inventions développées dans les séances précédentes : les moyens de communication du futur. Chacun devait choisir un des objets, envoyer un message et nous faire part du retour. Île lointaine, capitale européenne, grand lac ; chacun a construit un monde cohérent en tentant de déchiffrer une légende. Ainsi récit et cartographie sont devenus intrinsèquement liés.

Le mystère de la carte, proposée à la deuxième séance, devait être levé par la randonnée de la séance finale. En effet, la carte représentait la ZNIEFF des Prés de Coulanges sur laquelle l’équipe artistique avait projeté l’expédition. Malheureusement la canicule n’a pas permis cette sortie. Cette séance hors les murs a donc eu lieu dans la cour de récréation comme lieu « d’atterrissage commun » pour une séance collective de description et de jeux. À partir de cartes IGN (de zooms sur leur école, leur quartier, la zone naturelle) les élèves ont eu pour mission par petits groupes de