temps de dicussions avant l'atelier pratique

À quelques jours de l'exposition

Publié par Fleur Moreau

Journal du projet

Mathilde Le Collonnier, une amie en voyage en Guadeloupe vient me rendre visite dans la salle de classe dans laquelle j'accueille les élèves de CM1 deux jours par semaine. Mathilde vient une matinée, munie de son carnet de notes dans lequel est noté différentes questions qu'elle pose aux élèves. Nous sommes à quelques jours de l'exposition, les élèves se concentrent pour terminer leurs objets à temps. Cette matinée d'observation et d'entretiens avec les élèves donnera lieu à un article qu'elle a ensuite rédigé.

Nous sommes à quelques jours de l’exposition finale, un moment où non seulement les parents et les différents instituteurs et institutrices seront invités mais également des représentants de la commune de Sainte-Rose dans laquelle l’école est située. La pression commence à se faire sentir et même si les projets avancent à bon rythme, il s’agit de s’assurer qu’ils correspondront à l’image que se font les élèves de l’objet imaginé initialement.

L’organisation demeure identique aux semaines précédentes : la matinée est divisée en deux séances d’une heure trente afin de permettre aux deux groupes d’élèves de la classe de Corinne Moineau, de faire l’objet d’un suivi spécifique au regard des outils utilisés, comme la perceuse ou la scie. Cette fois-ci, le deuxième groupe de la matinée est plus éveillé que le premier groupe. Si un groupe de jeunes filles préfère s’installer un coin de la classe pour travailler sur leur « éventail à poche » et chuchotent tranquillement durant la séance, d’autres préfèrent demeurer debout, et circuler afin d’utiliser les différents outils mis à disposition et d’aider certains groupes en cas de besoin et aussi semble-t-il, pour utiliser des outils qu’ils affectionnent particulièrement comme la perceuse.

Sur les murs sont affichés plusieurs éléments indispensables à l’élaboration de leur projet. D’une part, on retrouve les affiches pédagogiques destinées à rappeler l’enjeu du projet relatif biomimétisme grâce aux différents éléments de la faune et de la flore guadeloupéenne, tels que le flamant rose, balisier, feuille de lotus, plante sensitive et loriquet. D’autre part, on peut observer les différents dessins des élèves représentants ces attributs végétaux et animaux, qui leur ont permis au fur et à mesure d’élaborer leur objet.

Au regard des projets, il semble que le balisier soit une grande source d’inspiration pour les élèves. En effet, de nombreux groupes se sont inspirés de la propriété relative au contenant (permettant de réceptionner l'eau de pluie) de cette plante tropicale dans leur projet. Ainsi, le « porte bijou » en argile de Kelssy et Jah-Naëlle prend la forme creuse de cette fleur. Également, Yanis et Loïc ont décidé de créer « un abreuvoir à oiseaux » avec deux récipients destinés à l’eau et la nourriture. Différemment, « l’éventail à poche » s’inspire du balisier mais également des feuilles sensitives puisqu’il peut se rétracter comme ces dernières. Enfin, Félanda et Jamila ont décidé de reproduire les propriétés du loriquet, un oiseau doté d’une langue en forme de pinceau pour aspirer le nectar des fleurs avec leur « cuillère à rattrapage » destinée à récolter le fond des pots de confiture.

L’objectif de la séance est ainsi d’accompagner les élèves dans la construction de leurs objets. S’il demeure primordial de rappeler les règles élémentaires de sécurité - il faut porter des gants pour utiliser la scie et protéger son plan de travail avec une matrice – les élèves semblent évoluer avec autonomie au grès des outils dont ils ont besoin. Ainsi si le maniement de l’argile constitue une activité plébiscité par plusieurs d’entre eux à l’image des groupes de la « cuillère à rattrapage », de « l’assiette qui filtre l’eau » ou du « projet Ceramico », d’autres préfèrent utiliser les outils de l’ébéniste afin de percer, visser et même poncer!

La fin de la séance approche désormais. S’il s’agit que chacun range son projet avec précaution, il convient également que la salle de classe soit lavée et rangée tel tout atelier d’artisan. A cet égard, il faut alors arrêter la séance bien en amont car les élèves rechignent à arrêter leur projet. La sonnerie retentit alors et les élèves peuvent rejoindre la cour de récréation afin d’attendre la prochaine séance dans quelques jours, qui leur permettra de perfectionner leurs objets « utiles et inspirés de la nature » selon les mots d'Amandine.

 

création en cours
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