Photo de répétition

Temps de répétition du spectacle - Janvier 2020 - Première étape de mise en scène

Publié par Aude Rouanet

Ce temps de création avait pour but de poser les premiers principes de mise en scène de la version finale du texte, écrit par Quentin Laugier.

Nous avons été accueillis par Les Subsistances à Lyon du 6 au 18 janvier 2020, puis au Théâtre 13 à Paris du 20 au 24, pour une ouverture publique de cette étape de travail.

Cette résidence était la première occasion pour nous retrouver en équipe complète. Jusque-là, nos temps de travail se faisaient à 5, avec la présence en plus de Clément Soumy, le concepteur lumière, qui assistait aux répétitions et faisait de premières propositions. En novembre, Lucie Meyer, la scénographe, nous avait rejoint pour assister à la première lecture ouverte du texte et revenir avec une proposition d’espace pour cette résidence de janvier.

Nous avons traversé la pièce plusieurs fois au plateau, en alternant les questions relevant de l’interprétation et celles de la scénographie. La pièce étant construite en plusieurs tableaux, il s’agissait de trouver à la fois un espace signifiant pour l’ensemble de la pièce, et suffisamment modulable pour faire apparaître les cinq différents "fils".

La conceptrice sonore, Colombine Jacquemont, nous a rejoint sur la fin des répétitions pour assister au travail. La création du spectacle étant prévue pour le 11 mai 2020, nous consacrerons les trois dernières semaines de répétition (du 20 avril au 10 mai) à la finalisation du décor et à la création lumière et sonore.

Les derniers jours de la résidence, du 20 au 24 janvier, nous avons "déménagé" au théâtre 13 à Paris pour y faire une ouverture de travail, le 24. Elle consistait en une traversée des trois quarts de la pièce, mise en espace sur le grand plateau du théâtre 13.

Schéma numérique du cadre de scène
Schéma numérique du cadre de scène par Lucie Meyer

Les choix scénographiques

Que tu sais pas qui te mangera est une pièce construite en plusieurs tableaux. On suit le parcours d'un frère et d'une soeur agriculteurs, de deux comédiens jouant le rôle d'Hansel et Gretel sur le plateau d'une émission de cuisine déjantée, d'une jeune femme souffrant de troubles alimentaires, d'une scène de séduction dans les cuisines d'un restaurant allant jusqu'à la dévoration. Les personnages s'entrecroisent mais surtout se retrouvent dans une secte prônant l'absence totale de nourriture. Il fallait donc trouver un espace englobant tous ces parcours, tout en gardant à l'esprit qu'il fallait qu'il soit modulable très rapidement (nous ne sommes que 5 au plateau et changeons très rapidement de rôles).

L'idée d'une table qui serait au centre de cette scénographie était apparue assez tôt dans les propositions scénographiques de Lucie Meyer ; cette résidence a permis d'évaluer les besoins précis de l'évolution de cette table, à la fois lieu de stockage des accessoires, plan de travail, autel... Rapidement, la nécessité est apparue de faire un plateau démontable qui pourrait se dresser en fond de scène comme un pan de décor.

Lucie Meyer nous a également proposé un cadre de scène et un sol rouge, comme l'intérieur d'un système digestif immense. Les changements de décors et de costumes devant se faire rapidement, elle nous a également proposé que le cadre de scène soit constitué de fils rouge tendu, pour permettre des apparitions et disparitions plus floues, et voir les circulations par transparence.

La nappe recouvrant la table serait également peinte sur son envers, pour pouvoir être dressée en fond de scène suivant les tableaux, par exemple lors des scènes de l'émission télé.

Nous avons également fait de premiers essais pour représenter la nourriture au plateau. Il a fallu voir comment certaines scènes nécessitaient de réels aliments comestibles, tout comme à l'inverse d'autres substances nécessitaient d'être manipulées facilement sans salir ni coller.

La lumière changera de façon subtile entre chaque tableau ; mais c'est surtout pour les scènes de la secte que l'idée de souligner l'ossature des décors par des rubans LED est venue à Clément Soumy, comme pour insister sur la froideur et l'idée "d'aller à l'os" de ces gens qui arrêtent de manger.

L'espace se transforme au fur et à mesure de la pièce, pour finir totalement souillé, les différents éléments scénographiques de chaque tableau s'entremêlant. Lucie nous a proposé l'idée d'un cadre de scène totalement rouge. Un sol en lino et des fils de nylon rouge pour permettre de passer des coulisses au plateau à vu, et créer la sensation d'un immense système quasi-digestif dans lequel les personnages se trouveraient piégés, puis broyés.

Croquis de Lucie Meyer

Croquis de Lucie Meyer, montrant différentes utilisations de la table suivant les tableaux, ainsi que l'évolution de l'espace finissant souillé et quasiment détruit

Différents essais d'accessoires slime

La slime a été la matière autour de laquelle nous avons beaucoup travaillé. Facilement manipulable, elle permet de déréaliser la nourriture, d'en faire un matériau étrange et fantasmagorique.