C'est ça un podcast.

C'est quoi un podcast ?

Publié par Nina Deux

Journal du projet

Où on appuie sur ◙REC.

Expliquer son projet pour la première fois à quelqu'un qui n'en a que vaguement entendu parler, c'est toujours un défi. Il faut être clair, aller directement aux points qui intéressent ceux à qui on s'adresse, et ne pas se perdre dans des chemins de traverse et réflexions artistiques qui nous éloignent du sujet. Et quand on travaille avec les enfants c'est encore une autre histoire : chaque explication va générer mille réactions, mille questions supplémentaires, et à peine la première phrase prononcée, c'est une forêt de mains levées qui pousse devant nous. Heureusement pour moi, j'ai l'habitude de me frayer un chemin dans ces questions d'enfants. 

Aujourd'hui, j'explique mon projet à la classe, et je leur explique les différentes étapes de sa réalisation, et à quels endroits ils seront impliqués. Alors juste pour eux, et pour vous, voici une petite FAQ spéciale Création en Cours !

T'es qui d'abord ?

Je m'appelle Nina et je suis réalisatrice-dessinatrice-animatrice-autrice-professeure-chanteuse. Pour faire court, on peut dire que je suis artiste.

Pourquoi tu es à l'école de Freissinières ?

Je suis ici pour travailler sur un projet artistique dans l'école. Ça s'appelle une résidence artistique, ça veut dire que je suis accueillie par un lieu (l'école) pour me permettre d'avoir un espace et un temps de travail où je me consacre à ce projet. En plus, je suis soutenue par un organisme qui s'appelle les Ateliers Médicis et qui me donne les moyens financiers de le réaliser. En contrepartie, je partage avec les élèves de l'école les étapes de mon travail, et je vous fais découvrir plein d'aspects différents de ma démarche d'artiste.

C'est quoi ton projet ?

Mon projet, c'est de faire un podcast et un court-métrage d'animation sur les thèmes de la nourriture en général, du repas en particulier et plus précisément de la cantine.

C'est quoi un podcast ?

Un podcast, c'est comme une émission de radio, sauf qu'on peut l'écouter où et quand on veut grâce à notre ordinateur ou notre téléphone. Avec une application pour télécharger des podcasts par exemple, on peut rechercher des émissions sur tous les thèmes. Souvent, les podcasts sont constitués de plusieurs épisodes. Il y en a pour tous les goûts : des documentaires, des interviews, des émissions humoristiques, des débats, des fictions audio... Et sur tous les thèmes imaginables ! On peut imaginer les podcasts comme une sorte de "Youtube sans images".

Comment tu vas faire ?

D'abord, je vais enregistrer les enfants de la classe pour les faire parler de leurs goûts, de leur vision des repas et de la cantine de l'école. Ensuite, ce sera aux enfants d'aller réaliser de petites interviews des adultes qui les entourent. Moi, j'enregistrerai aussi des sons, des voix supplémentaires... Avec tous les enregistrements récoltés, je vais pouvoir créer un podcast en plusieurs épisodes qui parlera de tous ces thèmes.

Et le film d'animation ?

Grâce aux sons et aux paroles enregistrées, je vais pouvoir créer le son du film, sur lequel on s'appuiera pour créer de l'animation. Mais ça, je vous en reparlerai le moment venu...

 

Maintenant que les bases sont posées, on va pouvoir entrer dans le vif du sujet. Pour cette première semaine, l'objectif, c'est d'installer un mini studio dans l'école afin de pouvoir interviewer les élèves. Avant tout, je les laisse observer et découvrir le matériel. Certains m'impressionnent : je ne m'attendais pas à ce qu'un CE2 reconnaisse l'ampli casque !
 

Schéma du setup d'enregistrement
Allez, pour vous, je récapitule : pour faire un podcast, il faut connecter un ou plusieurs micros (pour nous, ce sera deux ou trois) à un enregistreur qui, comme son nom l'indique, enregistre tout sur une carte SD. Nous relions cet enregistreur à nos casques, en passant par un amplificateur pour pouvoir écouter à plusieurs. C'est tout !

Le plus compliqué, ça va être de trouver un endroit pour enregistrer : Anne m'a proposé de travailler au rez-de-chaussée de l'école, et de mettre à ma disposition la salle polyvalente pour me servir de bureau. La salle est belle, lumineuse, spacieuse, parfaite... à un détail près. Elle est quasiment vide, avec de magnifiques murs en pierre et un plafond voûté. Autant dire que pour enregistrer, on oublie ! Ça résonne tellement que j'entends double.

Je me torture les méninges pour trouver une solution et un lieu d'enregistrement jusqu'au mardi soir. Mince, est-ce qu'on va devoir délocaliser les enregistrements ? Ca risque d'être compliqué à organiser... Mais j'ai beau fureter dans tous les coins, l'école est petite, on en a vite fait le tour... Jusqu'à ce qu'une élève me souffle une idée : 

"Si on enregistrait dans le placard à balais ?"

J'ai bien compris qu'elle blaguait, mais en y réfléchissant deux secondes, je me rends compte que l'idée est bonne : au milieu de l'étage, donnant sur la classe, il y a un petit local servant de stockage au matériel d'entretien, aux fournitures d'arts plastiques et au tableau électrique. Un peu plus de deux mètres sur deux, entouré d'étagères... Avec quelques aménagements, on pourrait le transformer en studio d'enregistrement tout à fait correct, et même assez chaleureux si on masque les étagères encombrées et qu'on ajoute un ou deux canapés.

Studio d'enregistrement de l'école de Freissinières

Idée acceptée ! Avec l'aide d'Anne, j'ai trouvé de belles couvertures colorées pour recouvrir les étagères, les élèves m'ont aidée à y transporter de quoi s'asseoir, j'ai bidouillé un pupitre pour en faire une table basse... J'ai travaillé à son aménagement une bonne partie de la journée de mercredi, mais notre studio improvisé est enfin prêt, et il a même droit à une pancarte dédiée sur la porte du local. Ici, on peut enregistrer à trois personnes, moi sur le siège vert au fond et deux élèves en interview assis•es sur les poufs. On est prêts à commencer.