Les aubergines de Mona

Mange tes légumes

Publié par Nina Deux

Journal du projet

Où on coupe plus de papier que d'aubergines.

 Ma semaine de présence en mai va être consacrée avec les enfants à un atelier  collage. Le thème : les fruits et légumes !

J’adore réaliser des illustrations en collage de papiers de couleur avec les enfants, car cela nous permet d’explorer la simplification du dessin, la division d’un sujet en formes et l’assemblage de celles-ci, ainsi que la composition dans la page.

Chaque élève doit choisir un fruit ou un légume en considérant deux critères :

  1. un aliment qu’il ou elle aime
  2. son intérêt visuel

On s’était bien amusé.es avec nos patates la dernière fois, mais il faut avouer que pour cet exercice, elles sont moins intéressantes. On va donc commencer par réfléchir à un fruit ou légume pouvant présenter une diversité de formes et de couleurs, aussi bien dans son état naturel qu’une fois préparé dans un plat.

On commence l’atelier par la réalisation d’un fond sur une grande feuille au format raisin, en assemblant des formes d’une ou deux couleurs sur le papier pour créer un dynamisme visuel. Dès le départ, il faut réfléchir pour choisir des couleurs contrastant avec celles de notre sujet : inutile de représenter une tomate sur fond rouge par exemple !

Ensuite, les élèves utilisent leur cahier d’art pour réaliser un premier croquis de leur sujet, de mémoire et d’imagination. Je leur explique la différence entre un dessin réaliste, réalisé souvent d’après un modèle comme lors de notre séance avec les pommes de terre, et un dessin stylisé qui permet de reconnaître l’objet en simplifiant sa forme au maximum, grâce à l’utilisation de formes géométriques. Cette simplification va être d’autant plus importante que nous allons devoir découper ces formes dans du papier !

De croquis en croquis, on avance : une banane devient un croissant de lune, les quartiers d’un citron se transforment en triangles…

Les citrons de Fleur.

Je suis impressionnée par les élèves qui se prennent tous au jeu et réalisent consciencieusement leurs découpages et collages. Pour cet atelier, j’ai divisé la classe de quinze élèves en trois groupes de cinq, que je répartis sur trois demi-journées. Nous nous sommes installé.es dans ma salle de travail au rez-de-chaussée de l’école, travaillant au sol chacun.e dans son carré de 2m de côté afin de respecter la distanciation. Ça fonctionne plutôt bien : les élèves ont la place de dessiner, découper, créer leur petit bazar dans leur espace personnel sans déranger les autres, et j’ai l’espace de circuler entre les enfants sans problème.

Dans les difficultés rencontrées lors de cet atelier, je note surtout que presque tous les enfants ont du mal à dessiner grand, et je dois souvent les encourager à agrandir leurs formes avant de les découper afin qu’elles occupent bien l’espace de la feuille. Mais au final, il y a une réelle sensibilité, tant dans le dessin que dans la composition, et je n’ai pas besoin de les prendre par la main pour voir se construire leurs œuvres, simplement de les aiguiller par quelques questions ou conseils dans la bonne direction.