Fond Lapie

Colorisation

Publié par Hélène Bellenger

Journal du projet

Nous continuons à remonter le cours du temps en étudiant ensemble la colorisation des cartes postales 1950-1970, édition Lapie, extraites des Archives Départementales de Haute Corse. Nous nous appuyons toujours sur la frise chronologique de la classe pour illustrer physiquement cette évolution.

Les cartes postales édition Lapie présentent de superbes vues aériennes de la Corse (l'occasion d'observer que le paysage était désormais présenté de manière autonome). Nous commençons donc un jeu de l'avant après avec les élèves: à partir de la photographie originelle en noir et blanc, je présente ensuite le devenir carte postale de ces images et notamment leur colorisation à la main. Nous observons les couleurs utilisées, essayons de deviner ensemble comment les couleurs étaient apposées sur ces images de carton. Après avoir décrit ensemble plusieurs cartes postales j'explique aux élèves que la colorisation se faisait à l'aquarelle soit à la main, soit au pochoir.

Carte postale colorisée

Photographie noir et blanc et carte postale colorisée au patron - © Fond Lapie 1950-1970 - Extrait des archives départementales de Haute Corse
Gouache
Résidus de gouache. Papier essuie-tout.

Gouache

Nous commençons ainsi l'atelier colorisation de carte postale. J'ai prédisposé plusieurs images en noir et blanc à la disposition des élèves et chacun se retrouve à colorier les images à partir de quatre couleurs primaires: rouge, jaune, bleu, vert.

Patrons
Patrons de ciels et montagnes

Pochoirs

Pour être au plus proche de la technique d'antan, j'invite les élèves à créer des pochoirs pour délimiter chaque couleur. l'opération est parfois compliquée mais en décalquant certaines parties de l'image, les élèves intègrent progressivement le protocole.

Colorisation à la gouache et au pochoir

Production des élèves - Colorisations de cartes postales
Fond Lapie
Carte postale colorisée (détail) - ©Fond Lapie

Irréalisme & Subjectivité

Comme à chaque fin d'atelier, les élèves présentent leurs travaux un à un devant la classe, argumentant leur choix de couleur, leur utilisation du pochoir ou non. Les autres élèves commentent ainsi les productions de chacun, argumentant toujours leurs avis. Après cette monstration générale, je présente aux élèves d'autres cartes postales colorisées. Je m'arrête en particulier sur plusieurs détails de ces cartes postales où l'on peut observer que le pinceau à débordé ou l'aquarelle coulée. J'essaye ainsi de montrer aux élèves que même les professionnels de la colorisation de cartes postales n'avait pas toujours le trait fiable et précis.

Un élève remarque également (à ma grande joie) que les couleurs de ces images sont finalement très pop, très saturées, plus à l'image d'un "dessin animée que de la réalité". Je profite de cette réflexion sur la dysneylandisation des couleurs de cartes postales, pour montrer une même image qui a été colorisée plusieurs fois et différemment (cf:  image de présentation avec montagnes). Comme un jeu des 7 différences, nous nous amusons à soulever ce qui diffère d'une image à l'autre (couleurs plus marquées ou plus fade, montagne jaune puis bleue, etc). J'amorce alors l'idée que le choix des couleurs pour la colorisation des cartes postales était avant tout subjectif (j'invite un élève à écrire le mot au tableau tandis que groupe appréhende une définition). Nous nous quittons sur ce nouveau concept qui nous servira pour la prochaine séance.

Coulisses de l'atelier