17 mars 2017 : Sténopés !

17 mars 2017 : Sténopés !

Publié par Ninon Lemonnier

Journal du projet
Livre Photographie Design graphique

Nous avons nos boîtes prêtes pour faire des photographies ! (enfin presque prêtes)

Aujourd'hui, papier photo-sensible, ampoule inactinique, révélateur, bain d'arrêt et fixateur, beaucoup d'eau, pinces à linge, et de la patience !

La prise de vue

Ce matin avec Christine, nous avons fait le noir complet à l'aide de bâches dans notre petite salle d'expérimentation. Les petits groupes viennent dans un premier temps charger leur boîtier d'une feuille de papier photo-sensible. Tout ceci, un peu laborieux, se passe dans le noir quasi complet. Les enfants ne sont d'ailleurs pas très rassurés avec la faible lumière rouge de l'ampoule inactinique...
Une fois prêtes, nous sortons les boîtes, et chaque enfant choisit ce qu'il veut photographier. Qui le paysage environnant l'école, qui sa meilleure amie ou les maîtresses, qui sa médaille... Nous avons toutes les propositions et tentons de cadrer tout cela au mieux. Nous retirons chaque scotch le temps de la pose et le remettons rapidement à la fin. Les enfants s'entraident en décomptant ensemble ou en débattant du point de vue ou du sujet de chacun. Je leur explique à nouveau qu'il y a une grande part d'aléatoire dans le sténopé, et donc qu'il pourrait y avoir des ratés.
Le beau temps n'est pas au rendez-vous en début de matinée, aussi, nous allongeons les temps de pose de plusieurs dizaines de secondes. Tandis que dans l'après-midi, une vingtaine de secondes suffira largement.

Dans la chambre noire...

Une fois les premières frayeurs passées, nous nous mettons au travail. La phase la plus délicate pour nos images : trouver le bon temps d'exposition dans le révélateur. Comme nous l'avons vu en classe, nous passons d'un bac à l'autre très rapidement, quelques secondes peuvent parfois suffire.

Dans le premier bac, nous avons mis le révélateur.
Dans le deuxième, le bain d'arrêt.
Dans le dernier, le fixateur.
Et dans l'évier, un grand seau d'eau prêt à recevoir les images à rincer.

Tout le monde est clairement impatient de découvrir les images ! Mais il faut attendre plusieurs minutes pour pouvoir sortir au grand jour les admirer. Et il faut déjà les remettre à tremper pendant une heure minimum, pour bien les rincer et qu'aucune chimie ne reste à la surface. Ensuite les étendre comme du linge.
Comme un mauvais présage, certaines entrainent des déceptions : rien sur la photo, ou le papier a été exposé à l'envers dans la boîte, temps d'exposition trop court ou trop long, le trou est trop petit... Ou le cadrage est manqué : nous avons un buste mais pas la tête, des pieds mais pas le reste...
Chaque boîte est particulière, et il nous faudrait plus de temps pour mettre au point tous les réglages pour chacune d'entre elles. Toutefois, nous collectons quelques images bien réussies et le plus important dans cet atelier est de comprendre ce qu'il se passe dans un labo photo ! Quels sont les rôles des chimies ? Pourquoi faut-il le noir (quasi) complet ? Pourquoi ne doit-on pas ouvrir les boîtes avant d'être dans la chambre noire ? Comment un tout petit trou suffit-il pour faire une photographie ?

Dans la chambre noire...

Des photogrammes

Pour clore cette séance au labo, je décide à la dernière minute de leur montrer la technique du photogramme, si chère à Man Ray. Nous prenons ce que nous avons sous la main, allons nous réfugier dans la chambre noire et étalons nos trésors sur le papier photo-sensible.
Un, deux, trois! Lumière !

Nous repassons les étapes de tirage, et obtenons encore plus rapidement des images fantomatiques ou radiographiques de ce que nous avons exposé...

Des photogrammes