3e semaine : tests du prototype de l’œuvre

3e semaine : tests du prototype de l’œuvre

Publié par Adrien Garcia

Journal du projet
Arts numériques Arts visuels Design Design sonore et composition

Durant cette 3emaine, les élèves ont pu découvrir et interagir avec le prototype de l’installation audiovisuelle interactive que nous concevons ensemble. L’occasion pour moi de résoudre certains bugs, d’intégrer de nouvelles modalités d’interaction et d’améliorer le rendu global de l’œuvre grâce à ces cycles itératifs de séances de tests et améliorations.

Bugs et interactivité

Pendant cette 3e semaine d’atelier, je présente aux élèves le prototype de l’œuvre. J’ai installé mon ordinateur et la Kinect dans la salle adjacente à leur salle de cours. Quand ils ont fini leur travail en classe, ils peuvent venir dans ma salle afin de tester le prototype. Ces séances de tests sont primordiales, et ce, pour différentes raisons.     Tout d’abord, cela me permet de résoudre certains bugs que je n’avais pas encore détectés : en effet, certains apparaissent uniquement quand le système est utilisé par plusieurs personnes, ou dans un environnement différent que celui dans lequel l’algorithme est écrit. J’ai également souvent remarqué qu’après avoir passé beaucoup de temps à travailler sur un système algorithmique, il pouvait m’arriver de ne pas oser le pousser dans ses retranchements,  de peur de découvrir des bugs supplémentaires et donc d’avoir à encore passer de longues heures à les corriger. Par contre, en présentant son algorithme à un groupe d’enfants au comportement bien moins complaisant, s’il reste encore des bugs, ils les trouveront !     De plus, lorsque nous développons un système interactif, nous savons comment il est supposé réagir. Inconsciemment, lorsque nous le testons, nous avons souvent tendance à bouger de manière à ce que le système fonctionne comme nous le voulons. Dans Construction of Experience (http://www.davidrokeby.com/experience.html, consulté le 2 mai 2017) , David Rokeby, l’un des pionniers de l’art interactif, témoigne lui aussi en ce sens :

« In my isolation, rather than developing an interface that understood movement, I’d evolved with the interface, developing a way of moving that the interface understood as I developed the interface itself»

(« Dans mon isolation, plutôt que développer une interface qui comprenait le mouvement, j’avais évolué avec l’interface, et développé une manière de bouger que l’interface comprenait en même temps que je développais l’interface elle-même ». Traduction de l’auteur.).   C’est le système interactif d’une œuvre qui doit s’adapter comportement des participants, et non l’inverse… De plus, regarder d’autres personnes interagir avec le système, sans rien leur dire concernant la manière d’interagir avec le système, en observant leur comportement, en les regardant expérimenter différents gestes, on se rend compte qu’il y a certaines modalités interactions qui ne sont pas assez intuitives ou mal paramétrées ou qui sont au contraire manquantes et qu’il faudrait donc implémenter. Toutefois, il ne faut pas oublier que le dispositif technique influe lui aussi sur la manière d’interagir : les mouvements d’une personne ne sont pas les mêmes si elle a en face d’elle un écran d’ordinateur de 17’’ ou un écran de projection de 3 mètres de diagonal. Certains ajustements n’ont donc ainsi pu être réalisés que lors de la dernière semaine, lorsque j’ai présenté le projet avec le setup final (dispositif technique, lieu d’exposition, etc.).

Bugs et interactivité
Bugs et interactivité