4 · Écrire

Et pour cela, je commence par leur poser 8 questions, une par jour pendant 8 jours, pour apprendre à les connaître et les inviter sur la durée à se raconter et à développer leur imaginaires.
Chaque jour, une question et une feuille blanche. On se raconte comme on veut. Il est possible d'inventer, possible de mentir, on a le droit ici de s'échapper du réel : on choisit ce qu'on veut raconter de nous.

J'avais compris que l'écrit pouvait constituer un blocage important pour certain.e.s, une difficulté supplémentaire à surmonter en plus de parler de soi.
J'ajoute (ou plutôt retire) des consignes :

• pas besoin de s'occuper de l'orthographe

• le maître et la maîtresse ne vont pas lire les textes

• les feuilles sont blanches, sans ligne : il est possible de dessiner en plus ou à la place d'écrire pour répondre

Les questions :

• Un portail magique apparaît dans la cour. En passant à travers tu es transporté.e quelque part. Où vas-tu ? A quoi ça ressemble ?
• Si tu pouvais inventer un objet, qu'est-ce que ce serait ?
• Tu découvres un gâteau qui, une fois avalé, te permet de prendre l'apparence que tu veux. En quoi tu te transformes ?
• Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?
• Tu peux voyager dans le passé pour une journée. Quel souvenir choisis-tu de revivre ?
• Tu tombes sur une baguette magique qui te permet de modifier des éléments de l'endroit où tu vis. Que fais-tu ?
• Un mage te propose de te faire don d'un pouvoir. Que choisis-tu ? Et pourquoi ?
• Le temps s'arrête pour une journée. Tu peux faire ce que tu veux sans que personne ne le sache. Que fais-tu ?

Comme lors de tous les ateliers qui vont suivre, les mains se lèvent : « On a le droit de... ? ». La plupart du temps on a le droit effectivement. Petit à petit, les libertés se prennent sans vraiment demander et les règles des ateliers sont bousculées. Il en ressort très souvent de belles idées auxquelles je n'avais pas pensé.

En revenant deux semaines plus tard, je récupère toutes ces réponses et commence ma lecture.