Lecture/débat dans la cour de récréation

Journal 4 - Processus de création

Publié par Suzanne Gellee et Zoé Poutrel

Journal du projet

Une semaine de répétition avec les comédiennes.

Pendant une semaine, toutes les comédiennes du projet des Filles à la piscine étaient présentes à l’école de St Momelin.

Ensemble :

-Nous avons rencontré les élèves de la classe de Mr Pruvost et passé de nombreux moments avec eux.

-Nous avons répété sur notre projet Les Filles à la Piscine.

Détail des répétitions :

Petit rappel de notre projet Les Filles à la Piscine :

C’est l’histoire du harcèlement en milieu scolaire, d’une jeune fille, Scarlett, par les 19 autres filles de sa classe (puis par toute l’école).

-un projet choral : il n’y a pas de personnage mais un chœur : celui des 19 filles.

-un spectacle féministe : Parce qu'à travers le slut shaming à l’œuvre dans le récit, c’est l’image négative du corps des femmes et de leur sexualité dans l’opinion publique qui est décrite. Que notre conscience et notre engagement féministe nous pousse à parler de ce phénomène. Et qu’au plateau : il n’y aura que des femmes !

-un spectacle en milieu sportif : nous jouerons sur des terrains de baskets, de foot, des skate parks … : espaces pour nous évocateurs de l’adolescence (souvenons-nous des vestiaires au collège lors de nos cours d’EPS…)

-un spectacle participatif : nous travaillerons en amont des représentations avec des adolescentes qui viendront rejoindre et porter le chœur de 19 filles avec les 5 comédiennes professionnelles.

Les objectifs de cette semaine à l’école en équipe complète étaient :

1.Pour la répétition de notre projet :

-Choisir le squelette du texte de notre projet :

Ne souhaitant pas garder l’intégralité du texte que nous montons, nous avions pour objectif d’essayer des coupes au plateau. Pour cela, nous avons beaucoup travaillé en filage de grandes parties de la pièce. Ayant, au cours de répétitions précédentes, longuement travaillé sur la dramaturgie et sur le sens du texte, ce fonctionnement de travail « en filages » avait aussi pour but de passer à une deuxième étape de la répétition : faire et refaire le plus possible afin d’expérimenter le chœur concrètement.

-Répéter sur un terrain de sport :

Chaque jour, nous avons travaillé sur le mini stade de l’école (le beau temps étant au rdv !)

Nous avons essayé plusieurs façons de spatialiser chaque scène, nous avons cherché des moyens de déplacer un public sur un terrain sportif… Notre objectif (tenu !) était de faire un filage en espace en fin de semaine afin de repartir avec une idée claire de ce qui fonctionne (ou pas !) en espace non dédié sur ce texte.

Ces répétitions nous ont permis de confirmer que le terrain sportif serait définitivement notre scénographie. Mais aussi qu’il était en lui-même tellement évocateur de l’adolescence, de l’esprit d’équipe… qu’il nous faudrait simplifier encore plus notre spatialisation.

2. Pour la rencontre avec les élèves :

- Récolter des écrits d’élèves pour les essayer au plateau :

Le texte sur lequel nous travaillons se divise en : 1 ) un temps présent qui est le cyber-harcèlement de Scarlett au lycée. 2) Des souvenirs à 5 ans, 8 ans… de la classe des 20 filles.

Dans notre projet : nous voulons remplacer ces souvenirs écrits par l’auteur par des souvenirs que nous aurions écrit à partir d’ateliers d’écritures avec les élèves.

Pour cela, nous avons inventé avec notre équipe des consignes d’écritures pour les élèves qui nous permettraient de récolter des textes « à la manière » des souvenirs dans notre texte.

Le procédé : demander aux élèves d’écrire chacun un texte sur un souvenir réel et commun à la classe (ex : « on a 10 ans et on a fait un match de foot »).  Puis  chacune des comédiennes travaille à une proposition d’un texte en mêlant tous les points de vue sur ce match, et nous avons des « textes souvenirs » !

Ensuite : nous lisons nos propositions devant notre public préféré : les élèves. Nous en débattons ensemble. Ils nous font des retours. Et nous repartons en écriture pour avoir un texte définitif.

Enfin, nous l’essayons en filage pour voir s’il s’intègre bien à notre texte de base.

Notre objectif de fin de semaine était de pouvoir filer le texte de notre spectacle en ayant remplacé tous les souvenirs par des écrits d’élèves.

Nous avons pu vérifier que le montage fonctionnait. Cependant il est essentiel de revoir les textes notamment en les re-féminisant. Nous avons aussi découvert que les textes des ateliers sont bien moins violents que les initiaux, en grande partie parce que le harcèlement en est plus absent. A la prochaine session, nous allons donc retravailler en atelier d’écriture avec les élèves en s’orientant plus fortement sur la question du bouc émissaire.

-Travailler à développer un langage commun de rencontre avec les élèves :

Ayant pour objectif de monter le projet Les Filles à la Piscine avec des publics amateurs au plateau, il était très important que cette semaine permette à l’équipe de s’inventer un langage commun de dialogue avec des élèves.

Nous devons nous accorder sur les termes à utiliser pour définir notre projet auprès du groupe. Et développer un langage commun dans la direction au plateau afin de ne pas perdre la classe.

Cette semaine nous a permis de nous inventer cette langue collective, et d’avoir ainsi une cohérence dans notre mode d’intervention.

De cette façon, nous serons reliées par un même processus et gagnerons en efficacité lorsque nous devrons rapidement transmettre nos règles du jeu aux chœurs d’adolescentes qui nous rejoindront au plateau.

Répétition au mini-stade
Répétition au mini-stade
Répétition au mini-stade