travail avec les enfants autour des notions de sens et de sensations

La première rencontre

Publié par Chloé Mariey

Journal du projet

Semaine du 30 janvier

Retour à l'école

Depuis que nous avons quitté l'école, nous ne sommes jamais revenues dans une salle de classe, nous n'avons jamais retravaillé avec des enfants. La première rencontre avec les élèves de l'école et du collège de Beaurevoir a ainsi été l'occasion de nous immerger à nouveau dans le milieu scolaire, non comme élèves, ni comme enseignantes, mais comme des personnes autres. Il nous a été dans un premier temps difficile de trouver le ton à adopter, la posture... Notre rencontre s'est d'abord formée autour d'une carte de France, où nous avons montré Bruxelles, Clermont-Ferrand, les lointaines métropoles d'où nous venions. Après une brève présentation de notre métier d'architecte, de nos outils (les plans, les coupes, les façades, les maquettes, les perspectives et les dessins), nous nous sommes présentées comme les auteurs des cartes postales et avons laissé libre court à l'étonnement et à la curiosité des enfants.

Approche par le langage

Alors que nos pratiques professionnelles oscillent entre architecture et art et que nous défendons au fil de nos projets, parfois à contre courant  les passerelles possibles entre ces disciplines, les enfants eux, n'ont rien trouvé d'étrange à cela. Pour aborder le sujet de notre projet, représenter de manière sensible un lieu, nous avons parlé des sens, et plus exactement des sensations. Là encore, persuadées de la distinction des sens de la vue, du toucher, de l'ouïe, de l'odorat et de la vue, les enfants nous ont posé quelques colles... "un goût ne peut-il pas être sec?". Des confusions entre le toucher et le goût s'installent, la complexité s'instaure.

Assemblage au tableau des cartes postales envoyées et des cartes dessinées de mémoire par les enfants
Assemblage au tableau des cartes postales envoyées et des cartes dessinées de mémoire par les enfants

Dessiner les cartes de mémoire

A partir de la carte postale reçue par chacun, les enfants ont ensuite dû les dessiner, de mémoire. La nouvelle carte, après être passée par le filtre de l'appareil photo s'est alors à nouveau transformée. Qu'en reste-t-il? La couleur, la forme, la composition, l'essentiel. La mémoire sélectionne, elle hiérarchise. En jouant à associer les cartes dessinées par les enfants avec les originales, nous avons pu capter certains noms que les enfants leur avaient donné, les cartes étaient déjà devenues des personnes, avec leurs histoires... "Le port, le hamburger, l'hélicoptère, la falaise" ... Notre interprétation et notre imagination semblent timides et balbutiantes par rapport à celles des enfants, nous nous donnons rendez-vous dans un mois.

Réinterprétation des cartes postales de mémoire par les enfants
Réinterprétation des cartes postales de mémoire par les enfants