Semaine du 13 juin
Le jour de notre exposition, nous retournons à la tour pour nous isoler. Toutes les deux, nous nous retrouvons au pied d'elle pour discuter, rire et échanger sur ce que nous voulons dire aux visiteurs qui viendront le soir à la restitution au collège. Allongées, les pieds nus dans l'herbe et la tête au soleil, nous retraçons ensemble le fil de notre résidence, nous rions en nous rappelant des anecdotes. La tour nous protège du vent, nous nous sentons bien contre son flanc massif, nichées dans son socle herbeux. La tour est devenue notre refuge, un endroit qui est le nôtre, où nous nous sentons dans une forte intimité.
La tour, perchée sur son promontoire, est comme une île, isolée du village. Les cultures des champs alentour ont poussées et l'entourent d'autant plus. Le chemin est devenu comme une tranchée de terre sèche par lequel on accède à la tour. Après six mois d'explorations, de va-et-viens ici et là, d'allers-retours entre ateliers et expérimentations in-situ, d'échanges avec les enfants, notre vision de la tour s'est retournée. Nous continuons de la personnifier, mais c'est maintenant un personnage familier. Nous l'avons apprivoisée, nous la connaissons sous tous ses angles et savons l'appréhender. Nous repartons le cœur léger au collège.