Débat_mouvant_parole_enfant_Héloïse_Dravigney

On a débattu

Publié par Héloïse Dravigney

Journal du projet

Des centaines de phrases ont donc été écrites pour remplir le cahier de doléance … N'ayant pas pour but de publier un volume trop épais, il a fallu les sélectionner et surtout, se mettre d'accord. Comment se met-on d'accord à 16 ? à 20 ?

Il a d'abord fallu se mettre d'accord sur le sens de chacune de ces phrases, les décortiquer et développer les scénarios qu'elles impliquaient. Que faire avec 5 jours de week-end ? Comment organiser les cours quand l'école dure de 9h50 à 10h50 ? Comment organiser une ville autour d'un bâtiment fait pour que l'on s'y repose ?

Le plus difficile pour les enfants étaient d'organiser leurs pensées en se projetant dans leurs idées et d'en détacher des arguments … Exercice de pensée difficile que nous avons éprouvé grâce à un grand classique de l'éducation populaire : le débat mouvant !

Mais qu'est ce qu'un débat mouvant ?

Les enfants sont réunis au centre de la pièce, débarrassée du mobilier. Je leur annonce une proposition, ils se placent à droite si ils sont d'accord avec cette proposition, à gauche s'ils ne le sont pas. Chaque groupe va alors argumenter à son tour pour essayer de faire changer de camp les autres élèves. La parole est distribuée au fur et à mesure en explorant les différentes facettes du thème donné. Nous avons donc cherché à savoir, au cours de ces débats, si nous étions pour ou contre les zoos ? Les graffitis ? Si les ordinateurs allaient remplacer les professeurs ? Y aura-t-il encore de la pollution dans 3000 ans ? Sommes-nous pour ou contre le fait de donner le droit de vote aux enfants ?

Beaucoup d'avis partagés, de contre-arguments, de désaccords … Beaucoup de moments de réflexion afin de formuler oralement des idées.

L'exercice a été très apprécié par les élèves qui l'ont réclamé tout au long de l'année, j'espère qu'ils sauront valoriser cette compétence à l'avenir.

 

Pour compléter leurs capacités à se montrer crédible à l'oral, nous avons pris le temps de les « coacher » pendant des séances de prise de parole : chacun choisissant une phrase du cahier de doléance, ils devaient la scander, sans micro, de la façon la plus intense et convaincante possible. Nous les avons fait répéter l'exercice dans toutes les conditions possibles afin de les préparer à le faire devant un public terrifiant : des adultes, nombreux, accablés par la chaleur et bavards. Pour cela ils ont bravé des difficultés telles que se mettre dos au public, de se mettre debout sur une table ou de parler par dessus une musique puissante. De vrais petits guerriers de l'éloquence.