portugal lointain

Fictions Vs réalités

Publié par Jade Gomes

Journal du projet

Il était une fois au Portugal, une vieille malle en bois fabriquée au Maroc qui contenait les oeuvres d'une vie, une revue communiste interdite imprimée en Algérie, un homme parti puis revenu, une tombe introuvable.

 

"La vie de l'enfant sauvage" est terminé. J'espère que nous pourrons organiser des projections dans les cinémas des villes alentours lorsque le confinement 02 aura cessé. Je continue mon travail de rédaction de ce qui semble devenir plutôt un film qu'une installation mais dont la narration est assez incertaine.

Je m'interroge sur la façon dont chacun-e construit son récit de vie. La romance de nos histoires individuelles entre souvent en collision avec un réel bien plus complexe. Alors que raconter de ce gap ? En parcourant l'internet, je lis:

« Pour autant que le passé est transmis comme tradition, il fait autorité. Pour autant que l’autorité se présente historiquement, elle devient tradition. (…) En cela, il [Walter Benjamin] devint maître le jour où il découvrit qu’à la transmissibilité du passé, s’était substituée sa « citabilité » (…) Par conséquent, la force de la citation « n’est pas de conserver, mais de purifier, d’arracher du contexte, de détruire. (…) La vérité se rapportait à un mystère, et c’était la révélation de ce mystère qui faisait autorité. La vérité (…) n’est pas « un dévoilement qui détruit le mystère mais la révélation qui lui rend justice. »
Hanna Arendt, Walter Benjamin 1892-1940, Allia, 2014, pp. 82-83, [En ligne] http://leblogdocumentaire.fr/chris-marker-la-fiction-documentaire-par-e-houssa/ [23 mars 2012]

A travers ces mots, ce dont j'ai besoin ce jour. A savoir que le passé que je souhaite raconter fera autorité, existera en tant que tel dans la mesure où il fera récit. Et à l'idée de vérité, je substituerai volontiers le concept de partage du sensible et ses possibles restitutions.