Rencontre avec la classe

Publié par Lawrence Vaigot

Journal du projet

La première phase a été une phase de rencontre avec les enfants.

Nous avons voulu les immerger tout de suite dans un univers, celui du voyage de Gulliver, au travers du cinéma, de la littérature et de la musique.

C'est de la rencontre musicale et des  premières idées de création des enfants dont nous allons parler aujourd'hui.

Nous avons commencé par leur faire découvrir le violon lui même, à leur jouer quelque morceaux, à leur expliquer le fonctionnement des instruments à cordes et bien sûr à leur faire essayer.

Ils ont été très en demande, voulant écouter toujours plus et comparer leurs "prouesses violonistiques".
Leur maîtresse a joué le jeu dès le début, aidant à la fois à garder leur attention mais aussi en se participant comme un élève à l'atelier et dans la découverte.

Les enfants nous ont paru très volontaires et dès les premières rencontres le contact s'est établi.

D'autres instruments sont venu égayer la découverte, notamment la contrebasse qui a remporté un franc succès.  A notre surprise, il y avait toute une panoplie d'instruments déjà dans la classe, des xylophones, tambourins, oeufs, toute une collection bienvenue que les élèves ont déballé avec fierté et un certain enthousiasme pour le moins sonore!!

les partitions du "Gulliver's suite" de G. Telemann ont circulé de main en main, certains élèves "connaisseurs" expliquant aux autres...

un extrait de la partition

Très vite, nous leur avons demandé de trouver des idées musicales pour la bande son du film, et en moins d'une heure  nous avions tout le matériel nécessaire à la création.

Au début, rien de surprenant, les géants seraient accompagnés de sons graves  (percussion corporelles, bruit de pas ensemble tambour, contrebasse), et les Lilliputiens de sons aigus et rapides (violon, crécelle, xylophone) ; mais quand il a fallut penser aux savants... il faut savoir que c'est un personnage qui a un comportement étonnant dans l'oeuvre de Swifft, il est tellement préoccupé et pris par ses pensées, qu'il s'endort constamment et a besoin d'un serviteur pour lui donner des coups de bâton et le réveiller; par exemple si le savant s'endort pendant une conversation, le serviteur va le taper sur la bouche pour qu'il pense à parler ou sur les oreilles pour qu'il pense à écouter, ou si il s'endort en marchant, il sera taper pour ne pas tomber dans un précipice. Par ailleurs le savant est toujours en train de prévoir la fin du monde, ce qui fait qu'il part sans cesse dans des cauchemars.

Quand il a fallut penser aux savants donc, les enfants ont construit toute une "partition" de bruits et de musique:

le xylophone commence tout doucement "frère Jaques" pendant que le savant s'endort,
puis les enfants chantent en canon la mélodie,
puis le violon rentre à son tout et commence à transformer l'air qui devient de plus en plus dissonant et le fait ressembler à une musique de film d'épouvante, jusqu’à ce que les enfant commence à lancer des éclats de rires, chantent de plus en plus faux etc.

le tout continu jusqu'à un coup de percussion, qui signale le coup de bâton du serviteur, et tout s’arrête d'un coup !!

Le déroulé était parfait mais il allait falloir apprendre à chanter, à avoir une rythmique commune, et ce qui allait s'avérer le plus difficile, à faire silence...

"les partitions du "Gulliver's suite" de G. Telemann ont circulé de main en main, certains élèves "connaiseurs" expliquant aux autres..."